ATELIER 1

Portrait d’une ville

première proposition

texte support : Jacques Réda « Les ruines de Paris »

 

23 Octobre 1914
la Tour Eiffel
la Tour Montparnasse
le bateau mouche
la Seine
le French Cancan
Pigalle
avenue Montmartre
le Rialto
Gare de Lyon
Rue Jean-Jacques Rousseau
CC 

Arc de triomphe – Le monde, beaucoup de monde – La Tour Eiffel – beaucoup de dentelles de pierre à l’allure vertigineuse – Saint Germain, quartier de haute convenance – L’obélisque ramené par Napoléon – La chapelle Saint Denis – Notre Dame avec ses vitraux – La Joconde – Versailles – La grande Lutèce – La rue de Saint Sulpice – Les Tuileries – Le Panthéon – Les Champs-Elysées – Le Sentier – Le bord de la Seine rive gauche
NM

La Tour Eiffel, la Seine, le métro, Montmartre, Pigalle, le Moulin Rouge, Saint Denis, la Sorbonne, la place de Clichy, la prison de la Santé, les Invalides, le Champs de Mars, l’Arc de Triomphe, la Place de l’Etoile, la Pitié Salpêtrière.
LC

La Tour Eiffel, la Seine, la Butte Montmartre, le Lido, les Jardins du Luxembourg, le Père Lachaise,  le Trocadéro, le Musée de l’Homme, l’Obélisque, le Pont Neuf, Cathédrale de Notre Dame de Paris, le musée du Louvre, l’Arc de Triomphe, la Basilique du Sacré Cœur, l’Opéra Garnier, le Sentier.
DH

La Butte Montmartre, le Quartier Latin, Saint Germain, le Champ de Mars, la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, Pigalle, les Folies Bergères, le Quartier Latin, la Sorbonne, l’Ile Saint Louis, le Canal Saint Martin, les bouquinistes, le Marais, le Faubourg Saint Honoré, Notre Dame, le Jardin des Tuileries, la Concorde
MCJ

Mots évocateurs sur la ville de Paris :
Pigalle, Montparnasse et sa gare, Saint Germain des Prés, Sébastopol, La Tour Eiffel, les Champs-Élysées, les Bois de Boulogne et de Vincennes, Montmartre, Rue Jean Jacques Rousseau dans le premier arrondissement, Cimetière du Père Lachaise, la Gare de Lyon et son restaurant « Le Train Bleu », La bourse du timbre au Carré Marigny…
PB

Ménilmontant – Le Moulin Rouge – Pigalle
Champ de mars  – Le Canal Saint Martin
Avenue des Champs-Elysées
Montmartre  – La tour Eiffel – Saint Michel
Les bateaux mouche – Saint Germain des prés – Gare de Lyon –  Gare de l’Est – Gare du Nord- Rue de la Paix – Barbès – Notre Dame de Paris – Avenue de la République – Vincennes – L’Arc de Triomphe
SG

Octobre 1914
Aujourd’hui il faisait un fort vent. J’ai traversé le Pont Mirabeau. Une forte odeur de mer venait de  l’ouest, portant quelques mouettes. Je me suis engouffrée dans les escaliers de la station Javel. Je ne m’habitue pas tout à fait encore au vacarme de ferraille qui annonce l’arrivée de la rame. C’est pour cela que je préfère encore cette station à ciel ouvert aux autres plus proches. Je ne verrai pas la Tour Eiffel, à peine peut-être son reflet dans l’eau de la Seine car le train entre sous terre et passe juste en-dessous de l’immense construction en poutres de fer.
A force d’habitude, je suis sûre que j’apprendrai à apprécier ce mode de transport. Les bancs de bois sont durs comme un siège de cocher, mais vernis, les wagons gentiment décorés de plaques émaillées à la mode d’aujourd’hui.
HT

Impressions de Paris

deuxième proposition

Elle découvre plein de lieux insolites comme : La place du Tertre, Notre Dame de Paris, etc.
Puis quelques années plus tard elle se mit à chercher du travail comme factrice pour commencer à gagner sa vie. Elle économise, et reste à Paris jusqu’en 1918 ou là, le 7 août, commencent d’autres distractions pendant ses jours de repos.
Puis en décembre il neige, il fait froid, il n’y a pas de soleil, un peu comme une ville lugubre qui est en train de mourir.
CR

Le jour se lève il fait froid. Elle va à la poste chercher le courrier pour le distribuer
la rue est déserte
une calèche passe.
CC

Me voilà, dans une rue étroite sombre, la pollution des automobiles, qui crachent leurs fumées comme des cheminées d’un âge nouveau, le ciel qui s’assombrit menaçant, les trottoirs sont lisses on pourrait glisser et se rompre le cou. J’imagine nos hommes au combat. Les familles qui attendent.
Le travail est dur mais nécessaire. La guerre qui s’installe dans le cœur des gens.
NM

Les gens, cette foule oppressante me rend mal à l’aise, je n’arrive pas à respirer, je me sens observé pourtant personne ne fait attention à moi, j’ai envie de repartir à Uzès, il y a moins de monde et c’est plus calme.
LC

Au sentier il fait froid, je suis perdu, je prend quelques repères. De loin, je vois la Tour Eiffel.
Je marche sous cette pluie glaciale très fatigué, je pousse la porte d’un bar pour prendre un café pour me réchauffer.
DH

Voilà la place du Tertre. La pluie tombe, l’automne est là. La brume était son écharpe sur la Tour Eiffel. Je marche sans but sur les Quais de la Seine.
MCJ

Rêveries/Réalités :
Il ne fait pas beau et il fait froid ce 23/10/1914. L’ambiance est à la guerre sur Paris. Finies les vendanges qu’elle n’a pas vues pour la première fois de sa vie. Le voyage qu’elle avait fait peu après le 7 août avait été long et une charge anormale de jeunes partants pour la guerre était dans les trains. Les quais en étaient noirs de monde et aussi d’ambulanciers raccompagnant les premiers blessés du conflit. A Paris la ville lumière en était méconnaissable. Certains de ses quartiers étaient insalubres et pleins de rats.
PB

Octobre 1914.
Marcher dans la foule des Grands Boulevards, en serrant mon manteau sur ma poitrine. Il est bien trop mince pour le froid humide de l’automne d’ici. Il a plu presque toute la journée. Il faut, pour descendre du trottoir, sauter le caniveau qui déborde. Se garder d’un fiacre arrivant droit sur moi et qui, pour peu, m’aurait trempé jusqu’aux os. Les toits sont gris comme le ciel, les murs gris comme les toits. Même les gens semblent arborer un visage gris.

ATELIER 2

C’était moi

première proposition

Texte support : chanson de Gilbert Bécaud « C’était moi »

 

Celle qui allait se baigner dans le Gardon
Celle qui aimait se promener dans les vignes à l’automne quand les feuilles changent de couleurs
Celle qui allait au marché, place aux Herbes, regarder les derniers tissus à la mode
Celle qui chantait dans une chorale à la Cathédrale
Celle qui donnait à manger aux chevaux Camarguais de son père
Celle qui aimait regarder les lavandières à la Vallée de l’Eure, taper leur linge avec le battoir
Celle qui allait voir les expositions au musée à Nîmes et à Avignon
C’était moi Isabelle, j’avais vingt ans.
Aujourd’hui c’est la guerre, je suis à Paris, je suis factrice.
JLE

Celle qui faisait du vélo dans la garrigue
Celle qui allait ramasser des champignons
Celle qui allait se promener dans la nature
Celle qui lisait des livres de la bibliothèque
Celle qui faisait de la photo
Celle qui s’occupait des chevaux
Celle qui prenait des cours d’économie
Celle qui s’intéressait à la science
C’était moi, Isabelle, j’avais 20 ans.
Aujourd’hui c’est la guerre, je suis à paris, et je suis factrice.
LA

Celle qui aimait beaucoup les gâteaux : quelle gourmande!
Celle qui travaillait bien à l’école comme le voulait son papa
Celle qui n’avait pas encore son permis de conduire
Celle qui a fait une fête avec ses amis dans le cabanon au bord du Gardon de son amie d’enfance
C’était moi, Isabelle, j’avais 20 ans.
Aujourd’hui c’est la guerre, je suis à Paris, et je suis factrice.
SM

Celle  qui se promenait  à la campagne
Celle qui venait manger chez ses parents de temps en temps
Celle qui était bien aussi dans une moins grande ville
Celle qui aimait ramasser des champignons
C’était moi, isabelle, j’avais 20 ans.
Aujourd’hui c’est la guerre, je suis à paris, et je suis factrice
DC

Celle qui lavait son linge au lavoir dans la Vallée de l’Eure
Celle qui ramassait des feuilles de mûrier pour nourrir les vers à soie
Celle qui se rendait à dos de mulet aux Saintes-Maries-de-la-Mer
C’était moi, Isabelle, j’avais 20 ans.

Celle qui aimait se promener au bord du gardon
Celle qui cueillait des champignons dans le bois
Celle qui mangeait des fruits cueillis sur l’arbre
Celle qui avait toujours le sourire
C’était moi, Isabelle, j’avais 20 ans.
Aujourd’hui c’est la guerre, je suis à paris, et je suis factrice
DB

Celle qui allait aux Beaux-arts prendre ses cours
Celle qui aimait aller à la Vallée de l’Eure, où elle rejoignait ses amis et rentrait le soir au repas
Celle qui aimait lire, Rimbaud, Baudelaire ; son livre de chevet était de Guillaume Apollinaire
Celle qui aimait partir chercher des champignons
Celle qui aimait faire les vendanges chez son oncle
Celle qui aimait partir en vélo à Nîmes
Celle qui aimait le cinéma
Celle qui aimait aller au bal pendant la fête votive
C’était moi, Isabelle, j’avais 20 ans.
Aujourd’hui c’est la guerre, je suis à paris, et je suis factrice
MSP

Celle qui ramassait des fleurs au bord du ruisseau
Celle qui jouait à la marelle avec ses copines
Celle qui se promenait dans la Vallée de l’Eure
C’était moi, Isabelle, j’avais 20 ans.
Aujourd’hui c’est la guerre, je suis à paris, et je suis factrice
RP

Celle qui se baignait dans le gardon
Celle qui avait son premier vélo
Celle qui ne voulait pas
Celle qui ne mangeait pas
Celle qui n’aimait pas le fromage
Celle qui ne pensait jamais partir
Celle qui n’aimait pas écrire
Celle qui ne savait pas la peinture, la culture, qui ne connaissait pas les pinceaux
Elle était ailleurs
Celle qui n’aimait que la vallée, qui n’aimait pas les villes
C’était moi, Isabelle, j’avais 20 ans.
Aujourd’hui c’est la guerre, je suis à paris, et je suis factrice
JYB

Celle qui ramassait les feuilles de mûriers pour les vers à soie
Celle qui connaissait la duchesse et son château
Celle qui adorait le zan
Celle qui se cachait dans la grotte des druides
Celle qui aimait les terres mêlées de chez Pichon.
Celle qui regardait les peintres de la Place aux Herbes
Celle qui attrapait des écrevisses le long de l’Alzon
Celle qui récoltait des escargots le long des chemins de Saint-Quentin
Celle qui aimait ses allers-retours vers Alès en train
Celle qui adorait les marchés du samedi
Celle qui s’endormait pour la sieste au Mas Careiron
Celle qui rêvait de poésies
C’était moi, Isabelle, j’avais 20 ans.
Aujourd’hui c’est la guerre, je suis à paris, et je suis factrice
OP

Celle qui se promenait dans le bois de Vincennes
Celle qui ramassait les escargots
Celle qui allait souvent aux Beaux-arts
Celle qui aimait aller à la chasse
Celle qui aimait aller ramasser des cèpes
Celle qui allait à la piscine
Celle qui allait à la bibliothèque
Celle qui faisait la collection des timbres
Celle qui chassait les papillons
C’était moi, isabelle, j’avais 20 ans.
Aujourd’hui c’est la guerre, je suis à paris, et je suis factrice
JB

Les noms de Paris

deuxième proposition

Textes supports : Chanson de Francis Lemarque « A Paris »,        Frantz Kafka « Chasseur Graccus »

Paris : ces calèches avec des cochers, ces femmes avec de drôles de chapeaux et les premiers tacots.
Voilà Paris. Ce moment d’octobre
RP

Paris :
A Montmartre, les enfants qui dévalent les escaliers en riant.
Le tramway qui m’emmène au Louvre le dimanche.
Les grands magasins coloraient sur les boulevards.
Les soldats heureux de partir à la guerre.
Les pavés qui glissent sous la pluie.
Voilà Paris. Ce moment d’Octobre.
JLE

Paris : sur les champs Elysées, les feuilles tombent.
La tour Eiffel est toujours droite comme un I
Dans les tramways, il n’y a que des femmes qui partent au travail
Au bord de la seine, quelques tableaux descendus de Montmartre s’exposent
Paris semble désert en cet automne, seuls les piafs volent et se posent sur Notre-Dame et partout dans Paris.
Voilà Paris. Ce moment d’octobre
MSP

Paris : la Tour Eiffel – les quartiers de Montparnasse – le temps gris – le froid – le monde dans les rues
les beaux magasins – les Champs-Elysées – l’Arc de Triomphe – les nombreuses voitures.
Voilà Paris. Ce moment d’octobre.
DC

Paris :  La tour Eiffel, bien au garde a vous, la circulation qui me fait penser à un nid de fourmis.
Les petites femmes de Pigalle, le bois de Vincennes, les courses de chevaux à l’hippodrome, la Seine et ses mystères, l’Arc de Triomphe où passent les soldats pour défiler.
Voilà Paris. Ce moment d’octobre.
DB

Les voitures, les embouteillages, les petites rues.
Ses restaurants. Paris son esprit, la capitale
Paris, sous le soleil, Paris sera toujours Paris.
Paris ailleurs.
JYB

Paris : voilà une grande ville très convoitée où je suis venue pour la première fois ;
c’est aussi là où j’ai mangé dans les grands restaurants,
j’ai vu aussi les monuments bien connus comme la Bastille, le cimetière du Père Lachaise, le centre Georges Pompidou.
JB

Toutes ces ferrailles, cette gare où les fumées des locos m’observaient, ces lampadaires qui nous éclairent, des balcons sur les grands immeubles, les vespasiennes où ils se relâchent, ces grands ponts qui traversent cette Seine et cette tour incroyable elle est restée là à sa place, le métro, le tramway, le train de la nuit, enfermés dans des trous comme les taupes.
OP

Le ciel est bleu, les feuilles tombent, je lézarde rue Fontaine, tous les bars américains sont fermés à 16 heures, j’arrive à Pigalle, les ailes du moulin tournent pour les amoureux, j’achète des pommes rue Lepic, Montmartre, la place du Tertre avec les peintres du dimanche, je me fais croquer un portrait par un caricaturiste : quelle ressemblance, je regarde le dernier paysan cueillir les grappes de la vigne de Montmartre. Voilà Paris. Ce moment d’octobre.
SM

ATELIER 3

Les fauves

première proposition

Texte support : Matisse
« La couleur encore plus que le dessin est une libération »

Le ciel est bleu et blanc, le soleil brille, les arbres sont verts, les gens se promènent, les maisons sont asiatiques, beaucoup de verdure, un pont en bois, les couleurs vertes, jaunes, bleues, marrons, rouges, noires, sont assez prononcées. Sous les arbres, de l’ombre pour se rafraîchir, l’eau bleue de la rivière.
DB

« Matisse – l’atelier rose – 1911, huile sur toile »
Un tapis rose avec des tableaux, tapis jaune avec des dessins en croix, paravent avec des fleurs couvert d’une couverture bleue et jaune, une petite table basse avec un tapis jaune clair, un tabouret marron avec un pot vert, une statue noire appuyée sur un carré debout sur un tabouret jaune, un tapis rose recouvrant le sol, une fenêtre à carreaux où on voit un arbre, une jarre jaune et noire avec des anses, un homme peignant des tableaux de personnes nues.
CC

« Le Dix »
As de Pique,
Mais chez les artistes
Il ne faut jamais se « shooter », se piquer…!
Le dix juillet, tel un œillet verdâtre,
Le dix, naissance de Proust.
A ma sœur, Annie, lui apprends que « Je suis né un dix juillet comme Proust Marcel ! »
Ma sœur de me répondre, elle fût interloquée, et dit : « le contraire m’eût étonnée…! »
Le quatorze juillet 1989 : La Bastille, ressemblant étrangement au château du roi René qui servit à tourner le film sur le bicentenaire de la Révolution Française…!!!…
Mais Margaret Thatcher rencontrant le « perfide » François Mitterrand lui rappela : « Mais , mon cher Président, nous vous avons précédé d’un siècle. En effet, mon cher Président, en 1688 nos ancêtres britanniques, in London, on a voté l’« Habeas Corpus », le premier texte au monde à donner la possibilité d’avoir un avocat gratuitement à nos sujets les plus déshérités. »
En effet, les Anglais ont toujours été en avance sur les Français.
PF

« Van Gogh – Les sarcleuses »
Ciel encombré par vagues de couleurs jaune, mauve et verte.
Deux femmes en bleu et gris qui ramasse des pommes de terre dans un champ.
Au loin un groupe de maisons, le soleil vient de se lever.
L’horizon partage le paysage en deux parties, par une ligne bleue.
Le champs immenses, terreux, blanchâtres, avec l’herbe verte qui se glisse dans les interstices, pour donner du relief.
NM

« Le café de l’Estaque »
Autour des tables vertes des hommes et des femmes bavardent à l’ombre des palmiers.
DH

« Champ de coquelicots »
Une femme et un enfant se promènent aux abords d’un champ de coquelicots.
La femme porte une ombrelle.
L’enfant est coiffé d’un chapeau.
Au loin apparait une rangée d’arbres.
Une autre femme et un enfant se promènent également.
Les coquelicots mettent une tache lumineuse.
Lumière des coquelicots.
MCJ

« Le port de la Ciotat – BRAQUE » mai – septembre 1907
Le petit port de pêche, l’eau du port est verte, barques multicolores, ma grande maison rose
couleurs vives, barques sur le quai, cheminées qui dépassent, les volets jaunes de la maison. Eau vert clair et vert foncé du port, mâts verts qui dépassent, une barque avec un mât bleu, une barque avec un mât jaune, cheminées du paquebot au fond du tableau.
SM

« Description d’un tableau de Picasso »
Nus féminins sur un canapé, jaune ocre et noir dominent, un nu vu de face, deux nus sur le côté gauche, jambes bleues, jambes couleur chair sur les nus de côté, canapés ocre-jaune. Tableau austère en détail marquant davantage la présence des nus.
PB

« Femmes nues » (Les baigneuses à la tortue – 1908 – Henri Matisse)
Une femme pensive
Une femme se ronge les ongles, une femme est accroupie et donne à manger à une tortue
Une eau verte et bleue plus petites bulles
Tortue marron, corps ocre
Chevelure jaune, chevelure noire, chevelure noire et verte
Tortue au pied de la femme accroupie.
SG

« La danse à la campagne » Auguste Renoir – 1883
Un couple danse sous les feuillages. La femme nous regarde, elle semble au comble de la joie. Sur sa chevelure rousse, un bonnet rouge vif. Sa robe à volants à motifs de fleurs jaunes se plisse et se gonfle dans le mouvement de la danse. Son cavalier en costume sombre se serre contre elle. Il a l’air un peu guindé et fixe avidement sa partenaire. Son canotier jaune paille a roulé à terre. A droite, un bord de table couvert d’une nappe du même ivoire que la robe de la femme.
A gauche, enfin, deux visages presque dissimulés semblent s’amuser de la scène.
HT

Sur le quai jaune, un homme en pantalon bleu et chemise blanche.
Sur l’eau bleue du port, des barques, voiles blanches roulées.
Une femme au corset noir et jupe orange.
ASP

La femme et son enfant fixent le peintre.
Il fait du vent, ce qui couche les herbes et plisse le tissu de sa robe blanche. L’enfant, habillé de blanc et coiffé d’un chapeau coloré se situe en arrière plan.
Sa mère se situe plus en avant de la prairie et tient une ombrelle d’un vert vif. Les deux modèles portent un foulard.
Au premier plan, la végétation.
On y distingue des fleurs jaunes. Derrière eux, on aperçoit un ciel bleu et nuageux.
SGR

En ce temps-là, j’étais en mon adolescence

deuxième proposition

Texte support : Blaise Cendrars « La prose du Transsibérien »

Elle aimait aller au cinéma, visiter des expositions de tableaux, faire du sport et elle rêvait de faire de longs voyages dans les tropiques, tous les jours elle lisait le journal pour être au courant de se qui se passe dans le monde, elle aime tricoter, coudre, aimait beaucoup l’art, elle apprends à nager et aime le sport.
DB

6 Novembre 1914
En ce temps j’étais en mon adolescence, c’ était l’été il faisait beau. Je m’assoie sur un banc pour lire la lettre de mes parents en souriant, en pensant à eux, et mes souvenirs remontent. Je rêve de devenir peintre j’esquisse des dessins de mon enfance quand j’allais à l’école.
CC

Le 8, mon chiffre de naissance 10/07/1953 :
5 et 3 = 8 c’est logique, mais le 8 posé horizontalement, c’est l’infini.
Et le 6. Or, j’habite le 6 rue montée de la tour. Et bien, c’est le chiffre de l’Art :
par exemple celui désormais de l’« Ecriture ».
Les « Choucas des Tours » :
Et que je nourris chaque jour…!!
C’est une indéniable Environnementale Ouverture.
André Malraux : « 21ème siècle sera Spirituel ou ne sera pas!… »
Le 8, tel un cancer dont je suis,
S’enferme chez lui.
Mais mon ascendant balance en français et libra en anglais :
cet ascendant m’amène hors des Suies !.
PF

En ce temps-là, j’étais à mon adolescence dans mon rêve, dans mon quartier, je sentais souvent l’odeur des pains au chocolat, qui venaient juste d’être confectionnés dans la rue de la Violette.
Je me voyais en intrigante, dont le mystère était de se voir déjà en l’état de femme du monde ou femme d’un monde. J’aspirais à avoir un travail pour qu’on me reconnaisse.
Pour avoir des responsabilités, devenir quelqu’un, me faire entendre, me faire comprendre, me faire enfin exister…
Mon père m’avais appris à aimer lire, à voyager sans me déplacer, dans l’évasion des univers dont seul la littérature peut nous donner l’échantillon de monts et merveilles. Mes premières amours furent de bonnes expériences, mais je n’arrivais pas à concevoir une vie où je serais entretenue et tributaire d’un mari, même un chaleureux mari. La guerre que l’on sentait venir, nous a donné l’opportunité de travailler, et pour moi le travail, c’est la liberté, je sais que de dire que la guerre est une opportunité est tragique, mais parfois des choses bonnes naissent de choses mauvaises. Le changement de la société de mon adolescence fut bouleversé pour une obscure raison, on nous parlait de guerre de territoire, pourtant je crois que quand la haine veut parler, les prétextes sont toujours futiles, c’est ce que je crus à l’époque et pourtant me voilà seule dans cette immense capitale, à commencer à travailler comme un homme pour que la guerre finisse vite. ET POURTANT.
NM

Novembre 1914.
En ce temps-là j’étais en mon adolescence, tous les garçons me tournaient autour, je plaisais beaucoup, j’aimais aller au bal ; quand je dansais, tout le monde me regardait, j’avais beaucoup de prétendants et ne savais pas lequel choisir ; ils étaient tous si attirants, certains m’offraient à boire, d’autres m’invitaient à danser jusqu’au bout de la nuit. Cela restait bon enfant mais je devinais leurs désirs secrets ; mais moi, je me préservais pour l’amour de ma vie.
LC

En ce temps-là j’étais en mon adolescence, je me promenais beaucoup et rêvais de monter à la capitale afin de découvrir des monuments majestueux.
DH

En ce temps-là j’étais en mon adolescence, j’avais à peine 16 ans et je ne me rappelais plus de mon enfance. Les fous rires avec les copines, le bal à Jo, le brevet, la fête votive, les baignades dans le Gardon, la première cigarette, les visites à ma grand-mère, le gôuter avec du thé Darjeeling et des biscuits Delacre, le collège, apprendre la leçon de latin : rosa, rosa, rosae, les guinguettes au bord de l’eau.
SM

Isabelle Soboul se raconte dans un moment de nostalgie après son travail de factrice à Paris : En ce temps-là, j’étais en mon adolescence. Le mas était grand. Dans ma famille, on possède des vignes sur la route de Remoulins à Uzès. Je me croyais amoureuse de mon cousin qui était trop turbulent, toujours prêt à faire les quatre cents coups si bien qu’il eût un accident qui le laissa handicapé. Il était tombé d’un arbre et s’était mal reçu. Finalement, je tombais vraiment amoureuse d’un grand garçon plus vieux que moi. Il portait déjà des lunettes et était rempli de tics nerveux. J’aime la photographie et à Paris je pense que je pourrai en contempler autant que je voudrais…
PB

Isabelle Soboul, j’étais en mon adolescence.
En ce temps-là, je me prenais pour un garçon, je portais des pantalons, je traînais avec une bande de jeunes rebelles, révolutionnaires. Je me prenais pour Karl Marx. On fumait des gitanes à bout filtre. On se sentait invincibles.
Il fait humide, tout le monde court de partout, ça se bouscule. Les automobiles vont et viennent de tous côtés. La pollution se fait sentir. Tout me parait grand. Je me sens toute petite par rapport à cette ville immense.
SG

Novembre 1914.
J’étais en mon adolescence. Je montais les chemins de la vallée de l’Eure, regagnant la ville. C’était à la saison où se mélangent le vert et l’ocre. J’ai eu l’éblouissement des couleurs. Je voulais en même temps rester là pour toujours et gagner un monde plus vaste fait d’harmonies colorées.
J’avais tout ce qu’on peut souhaiter. Et pourtant je rêvais de plus de vie, comme dans un tableau de Gauguin que je verrai plus tard à l’école d’art et que le professeur n’appréciait pas.
Aujourd’hui, dans les ruelles boueuses de Montmartre où j’étais allée porter un bleu, plongée dans ma rêverie, je me suis arrêtée devant un mélange de couleurs. On n’y distinguait aucune forme, juste une féérie de teintes vives. C’était une devanture de la rue Ordener, une galerie nommée Vollard.
HT

En ces temps-là, j’étais en mon adolescence :
Existence indolente, rêves d’ailleurs, je m’essayais dans mes pensées, dans la vie d’une grande dame ou dans celle d’une infirmière de guerre.
Quelle vie m’irait ? J’aurais voulu en essayer comme on essaye un manteau.
L’ incertitude de mon époque m’angoissait et freinait mes envies d’être à demain.
ASP

En ces temps-là, j’étais en mon adolescence, à l’aube de mes seize ans.
Je me souviens de ces après-midi passés avec ma grand-mère, où elle m’apprenait à faire du tricot, je me souviens avoir cassé une aiguille en fer, « sois souple » disait-elle,
« tu es trop brute avec la matière, ce sont tes doigts qui font danser la laine »
Je nettoyais le clapier à lapins, nous allions cueillir de la mauve et de la luzerne pour nourrir les lapins qui venaient de mettre bas.
Sous un amas de duvet, la maman avait offert ses poils les plus doux pour ses petits.
Puis quand ils étaient un peu plus grands, ma mamie me permettait de les  porter dans mes bras. J’allais me réchauffer près du poêle et je me disais que jamais je ne quitterais la campagne, ma campagne.
SGR

ATELIER 4

Est-il possible que ?

première proposition

Texte support : « Les carnets de Malte Laurids Brigge »,
Rainer Maria Rilke

Est-il possible que l’on voit tant de misère
Oui c’est possible car les gens sont pauvres
Est-il possible que l’on voit des hôpitaux remplis
Oui c’est possible car c’est la guerre
Est-il possible que les femmes remplacent le travail des hommes
Oui c’est possible car ceux-ci sont partis se battre
Est-il possible que ça soit difficile de se nourrir
Oui c’est possible car les magasins sont de moins en moins nombreux.
DC

Est-il possible que tous ces blessés reviennent du front
Oui c’est possible
Est-il possible que cette guerre, s’ajoute à la misère que l’on voit
Oui c’est possible
Est-il possible que ces hommes qui écrivaient, qui sont partis au front, vont finir sur le champ de bataille
Oui c’est possible
Est-il possible que ces poètes, ces peintres, ces musiciens soient eux aussi partis au front
Oui c’est possible
Est-il possible que certains d’entre eux reviennent sains et saufs
Oui c’est possible
MS

Est-il possible que tous ces gens soient si malheureux
Oui c’est possible car les riches sont toujours plus riches
Est-il possible que ce soit un jour le changement
Oui c’est possible mais ce jour-là sera t’il vraiment le changement
Est-il possible que le sort s’acharne toujours sur les mêmes
Oui c’est possible
Est-il possible que le bonheur soit fugace
Oui c’est possible
Est-il possible qu’il y ait eu autant  de guerres en 1914/1918 et 1939/1945
Oui c’est possible.
HS

Est-il possible que Paris devienne une capitale en guerre. Avec toutes ces choses et femmes qui se précipitent sur sa conscience. Oui c’est possible.
Est-il possible que les hommes attendent assis devant les hôpitaux bandés de la tête aux pieds, dans l’espérance de trouver un médecin pour les soigner ? Oui c’est possible.
Est-il possible que toutes ces femmes travaillent à faire des bombes alors qu’elles crèvent de faim chez elles avec leurs enfants et retrouvent leurs maris soit tués, soit amputés ou pleins de trous à reboucher par nos infirmières angoissées. Oui c’est possible.
Est-il possible que tous ces gosses regardent notre capitale devenir une chose si étrange qu’ils ne courent plus, qu’ils ne s’amusent plus. Oui c’est possible.
Est-il possible que cette guerre nous renvoie tant de gros militaires abîmés et tant de morts enterrés. Oui c’est possible.
OP

Est-il possible d’être optimiste ? Oui c’est possible le changement.
Est-il possible que ça bouge enfin ? Oui c’est possible de vivre en démocratie.
Est-il possible que l’on combatte la misère ? Oui c’est possible que le paradis s’installe sur terre.
Est-il possible que l’on sorte de sa tête, de la pensée, pour voir la réalité extérieure, c’est à dire la misère ? Oui c’est possible de ne pas être matérialiste mais d’être spirituel.
Est-il possible que les gens soient altruistes ? Oui c’est possible de ne plus être subjectif.
Est-il possible de ne pas être utopiste ? Oui c’est possible d’accepter la différence.
LA

Est-il possible que la misère soit là au vingt et unième siècle
Oui c’est possible parce que le monde va très mal
Est-il possible que j’apprenne à voir
Oui c’est possible que les soldats se fassent tuer
Est-il possible qu’il y ait des pauvres
Oui c’est possible.
JLE

Est-il possible qu’il y ait des gens malheureux ?
Oui c’est possible car il y a de la misère.
Est-il possible que un jour ça bouge ?
Oui c’est possible qu’il y ait du changement.
Est-il possible que il y ait des personnes qui fassent la manche dans la rue ?
Oui c’est possible car ils ne trouvent pas de travail.
Est-il possible que la vie soit réelle ?
Oui c’est possible parce que la vie est un souffle au cœur.
CR

Est-il possible que la vie soit ainsi faite
Oui c’est possible que la vie soit meilleure
Est-il possible que la vérité existe
Oui c’est possible de chercher la vraie paix intérieure
Est-il possible que le mal de vivre soit là
Oui c’est possible que la paix des peuples existe un jour
Est-il possible  que la vie nous apporte l’espoir
Oui c’est possible que la chance soit en chacun de nous
Est-il possible que la nouvelle ère soit florissante
Oui c’est possible ayez la foi.
RP

Est-il possible que la vie ait si peu de valeur ?
Oui c’est possible
Est-il possible que tous ces gens aient oublié leur vie passée ?
Oui c’est possible
Est-il possible que tout cela ne soit qu’un cauchemar ?
Oui c’est possible
Est-il possible que cette horreur soit vraiment humaine ?
Oui c’est possible
Est-il possible que demain tout aille mieux ?
CG

Est-il possible de supporter l’insupportable ?
Oui c’est possible
Est-il possible que la souffrance s’affiche sur autant de visages ?
Oui c’est possible
Est-il possible que la misère gangrène toutes les couches sociales ?
Oui c’est possible
Est-il possible que l’on puisse imaginer des lendemains meilleurs ?
Oui c’est possible.
ASP

Au concert

deuxième proposition

A partir de Maurice Ravel, Claude Debussy, Eric Satie, Igor Stravinsky

Le vent dans tes cheveux blonds.
Le soleil à l’horizon.
Un oiseau qui fait la roue.
Dans un arbre déjà roux.
Que c’est beau que c’est bon la vie.
Le sacre du printemps, Stravinsky.
Le film était le début de la fête foraine.
HS

Ravel
calme-zen
sérénité-quiétude
lâcher-prise-ressenti-présent
au-delà des mots

Stravinski
surréalisme-étrange
un autre monde-fantastique
surnaturel-enfance-imaginaire
évolution dans le temps-purgatoire
LA

Ravel
le vent balaie les feuilles mortes
un enfant qui se balance sur un portique
un papillon qui se pose sur une fleur
un nuage qui découvre le soleil
la naissance d’un arc-en-ciel après la pluie
un enfant qui dévale un escalier à toute allure, suivi de près par d’autres
la pluie qui s’intensifie, bruyante et régulière
Isabelle aurait pu aller à un concert de Ravel

Stravinski
un enfant pris sur le fait accompli de faire une bêtise
une situation bizarre, qui met dans l’embarras
une dispute
un moment important dans la vie d’un village
une course de chevaux
le calme après la tempête
la vie qui reprend son cours
la quête, l’entêtement, jeu, prise de décision
SGR

Ravel
une barque sur l’océan
discussion entre un homme et une femme
les méandres d’une discussion entre un couple

Stravinski
chasse à cour
la guerre
OP

ATELIER 5

Il y a

première proposition

Textes supports : « Lettres à Lou » Apollinaire, Chanson de Edith Piaf « Il y a »

il y a des soldats blessés dans les rues
il y a des arbres dont les feuilles sont tombées
il y a des feuilles par terre piétinées
il y a des gens emmitouflés dans ce rude hiver
il y a des parcs sans personne
il y a des canaux gelés
il y a beaucoup de femmes qui attendent leur amoureux, où es-tu ?
Je t’adore.
Isabelle
CH

il y a tant de corps morts
il y a qu’il fait triste
il y a tant de destruction dans la ville
il y a de la peur dans le regard des enfants
il y a tant de soldats courageux
il y a tant d’ennemis à tuer
il y a tant de terreur et de peur dans le regard des gens.
RP

il y a le froid qui devient de plus en plus vif
il y a malheureusement toujours des blessés qui arrivent jour après jour
il y a qu’il y aura la trêve de noël
il y a que tu me manques
il y a qu’on va peut être se retrouver
il y a plein de questions que je me pose sur cette drôle de guerre
il y a l’espoir qui reste toujours au fond de moi.
MSP

il y a des soldats qui déambulent dans la rue
il y a des gens emmitouflés qui hâtent le pas dans la rue toute enneigée
il y a le vent qui s’engouffre dans les rues
il y a un enfant qui fait des boules de neige
il y a des femmes qui vont au café boire du thé
il y a des flocons de neige qui dansent dans l’air glacé
MCJ

Il y a l’Ile Saint-Louis qui me fait rêver.
Il y a la guerre qui m’angoisse.
Il y a des petits enfants terrorisés.
Il y a des gens souriants.
Il y a des blessés qui boitent.
Il y a des rêves éblouis et la butte Montmartre.
Il y a ton amour qui m’aide à vivre
Je t’adore.
Isabelle
JS

Il y a des fiacres trop pressés
Il y a des visages  crispés, blancs sous les voilettes sombres
Il y a cette pluie incessante, fine mais têtue qui fait hâter le pas
Il y a les bruits sourds au loin du train, convois déchargeant surement ces flots d’uniformes sales
Il y a le regard vide de celui qui a trop vu, qui ne voudrait plus voir, ne plus se souvenir
Il y a l’éclat des voix soudain, de deux femmes excitées
Il y a le silence qui tombe comme des pauses imposées
Et tout repart sans fin dans la vie carrousel
Je t’adore.
Isabelle
VD

Il y a des gens qui jouent à la marelle au Jardin du Luxembourg.
Il y a des soldats en permission qui se promènent au quartier latin, avec leur amoureuse.
Il y a des chevaux qui passent, montés par des soldats.
Il y a sur les Champs-Elysées, un sapin décoré de guirlandes.
Il y a les péniches qui transportent du charbon, sur la Seine.
Il y a les soldats ivres qui chantent à tue-tête avant de retourner au front.
Je t’adore.
Isabelle.
JLE

Il y a des corps entassés les uns sur les autres.
Il y a des coups de fusil qui se perdent.
Il y a des groupes qui se forment, pour rentrer dans la bataille, pour aider les soldats.
Il y a des corps blessés qui reviennent du front.
Il y a beaucoup de jeunes qui s’engagent pour aller au front.
Il y a des femmes seules qui s’organisent pour aider les soldats pour repartir.
Il y a des bruits de sirène d’ambulances qui arrivent.
Il y a les cheminées industrielles qui fument, qui crachent de leur bouches, l’air de la guerre à plein poumons.
Il y a des gens exaltés et confiant qui sourient dans le vide, mais se rendent-il vraiment compte?
Il y a moi qui pense à nos étreintes d’une soirée, et qui sont perdues dans l’éternité d’un moment qui nous appartient.
Il y a les oiseaux qui continuent de chanter, de faire la Sérénade de la nature, et qui nous montrent les choses essentielles de la vie.
Il y a dans tes yeux, un souvenir de ma jeunesse émerveillé.
Il y a pas de victoire dans une guerre, que le désir de nos illusions, nous sommes les pions d’un jeu qui nous dépasse.
Il y a la vie, si loin de toi, et je ne pense qu’à te revoir, tu occupes mon âme comme l’hiver refroidit les corps et en même temps embrase mon cœur.
Je t’adore.
Isabelle.
NM

Décembre 1914, bataille de champagne,  elle regarde ce qui se trouve autour d’elle :
Il y a des gens blessés qui crient de douleur
Il y a des gens chaudement habillés qui marchent vite comme si rien ne pouvait les atteindre
Il y a des gens qui s’arrêtent pour essayer d’aider les blessés
Il y a des militaires un peu partout
Il y a des flocons de neige, ce qui rend l’atmosphère froide
Il y a des gens qui attendent impatiemment des lettres de leur proche
Il y a des enfants qui avancent durement leur cartable au dos dans le froid de l’hiver.
SG

Décembre 1914
Il y a : une Hispano-Suiza qui s’arrête le long du trottoir, et un homme qui en descend
Il y a le col d’astrakan de son manteau
Il y a deux jeunes filles courant et riant qui vont retrouver leurs amants
Il y a trois toits d’ardoise et la fumée de même couleur qui s’échappent de leurs cheminées.
Il y a un soldat en capote bleue usée attendant au coin d’une rue, les yeux dans le vague.
Il y a la sortie des usines de Vitry et toutes les femmes qui en sortent, emmitouflées.
Il y a une portion de ciel bleu et ma pensée qui s’évade vers toi.
Je t’adore.
Isabelle
HT

Ombre de mon amour

deuxième proposition

Texte support : « Poèmes à Lou », Apollinaire

« la fumée de la cantine est comme la nuit qui vient
voix haute ou grave le vin saigne partout
je tire ma pipe, libre et fier parmi mes camarades »
Apollinaire

ils partiront au front sans réfléchir
ils dormiront assis couchés à la belle étoile les yeux remplis d’autres choses
ils galoperont à mes cotés vers l’ennemi fièrement
ils obéiront aux ordres du lieutenant tout en galopant vers l’ennemi
ils écouteront le bruit des tirs, des canons, des fusils et aussi le bruit de leur cœur
ils mourront pour l’honneur, pour la France, pour nous
ils souffriront dans leur âme dans leur chair
CH

ils partiront pour mourir peut-être
ils dormiront dans le froid
ils galoperont de tranchée en tranchée
il obéiront aux ordres de leurs supérieurs
ils écouteront le bruit du canon
ils mourront au champ d’honneur
ils souffriront à petit feu
RP

ils partiront tous en disant, c’est la der des der
ils dormiront peut être mal ce premier jour sur le front
ils galoperont dans leurs tranchées fuyant les obus
ils obéiront comme tous les soldats, le fusil chargé prêt à tirer
ils écouteront les coups de fusil, les tirs, ce que l’ennemi leur prépare
ils mourront dans ces tranchées, les uns après les autres
ils souffriront des blessures par balle, gaz et de la perte de leurs camarades
MSP

Ils partiront en train sur le front
Ils dormiront au fond des tranchées humides
Ils galoperont vers le front bride abattue vers l’ennemi
Ils obéiront à un supérieur par respect
Ils écouteront résonner le bruit des fusils
Ils mourront sous les balles des ennemis
Ils souffriront de leurs blessures longtemps
MCJ

Ils partiront demain, leur lourd bardât et les pieds fatigués.
Ils dormiront à même le sol boueux ou debout contre un autre.
Ils galoperont peut-être, pour les plus intrépides, plein de gloire à venir, peut-être.
Ils obéiront sans bouger un sourcil, en se mordant la joue pour ne pas vaciller.
Ils écouteront craintifs le chant de la mitraille d’au delà des tranchées, semblant les avertir.
Ils mourront sûrement dans une heure, dans un jour mais qu’importe.
Ils souffriront d’abord du froid et de la faim, implorant la blessure, l’espérant tout au moins.
VD

Ils partiront parce qu’on les a obligés à aller se battre pour la patrie.
Ils dormiront sur un lit de feuilles mortes ou dans la neige transis de froids.
Ils galoperont comme ils pourront avec leurs jambes qui ne les portent plus.
Ils obéiront malgré eux aux ordres des officiers tortionnaires sans sentiment ni pitié.
Ils écouteront les bruits de la nature quand leur esprit arrivera à s’évader.
Ils mourront sans leur famille, sans leur amoureux ou leur amoureuse, délaissés.
Ils souffriront le martyre des jeunes défendant la France.
JS

Ils partiront au front fier aussi de défendre la patrie
Ils dormiront sur des lits de fortune dans des retranchements à l’abri des bombardements
Ils galoperont sur des chevaux éreintés
Ils obéiront aveuglement aux ordres des généraux
Ils écouteront les messages radio des autres au front
Ils mourront épuisés de l’horreur qu’ils auront vu
Ils souffriront de ne pas pouvoir dire adieu à leur père et mère
JLE

Ils partiront demain pour le front dans ces sacrées tranchées
Ils dormiront dans la boue et sous la pluie pour rejoindre le front demain
Ils galoperont pour avancer et reprendre du terrain au boche
Ils obéiront aux ordres de leur supérieur hiérarchique sans broncher ils étaient à l’écoute
Ils écouteront le bruit des balles qui fusent
Ils mourront comme des héros pour surprendre l’ennemi
Ils souffriront  à chaque assaut car beaucoup des leurs gisent là blessés auprès de moi
DB 

Ils partiront dans la brume de notre sacrifice pour vous pour que la vie est un sens pour que les amoureux s’embrassent en paix
Ils dormiront sans cauchemar car la seul pensée de renaître dans des jours meilleurs fait oublier la peine et les horreurs des moments éveillés
Ils galoperont sans trêve car la guerre ne peut que se gagner mais elle a le sens qu’on lui donne
les mots ne semblent pas restés sur le champ de bataille
Ils obéiront quelque soit l’ordre donné avec ou sans courage car ceux qui désobéissent sont exécutés dont la finalité reste la mort
Ils écouteront les cris qui sont assourdissants des cris comme certains jamais entendus si ce n’est dans des boyaux de terre tel des nuisibles à qui on aurait donné un baptême
Ils mourront car ils pensaient à leur famille à leur femme à leurs pensées douces le plaisir semble tellement loin
Ils souffriront car la vie est une souffrance consentit avec une douleur dans leur chair la larme à l’œil en pensant à leur France
NM

Ils partiront le cœur gros et la peur au ventre prêts à affronter le pire
Ils dormiront en pensant que peut-être ils ne reviendront pas
Ils galoperont pour aller combattre l’ennemi et aussi pour lui échapper
Ils obéiront pour sauver leurs peaux
Ils écouteront le bruit des pas des soldats et les balles qui rebondissent
Ils mourront la tête haute pour une stupide guerre
Ils souffriront sous les balles perdues dans un atmosphère très sombre
SG

Ils partiront pour être à Berlin à la Noël, ils riront , ils chanteront, avec de naïfs rêves de gloire.
Ils dormiront dans la paille des granges vidées de leur bétail, dans des cuisines après avoir visité les placards et fumé leur pipe avec du café froid.
Ils galoperont jusqu’à ce que leurs chevaux errent traînant leurs entrailles à terre comme des nœuds de corde.
Ils obéiront au caporal qui est un copain, au capitaine qui parle bien, au commandant qui les traite de crétins, aux généraux invisibles.
Ils écouteront les shrapnels siffler dans la nuit, les corps qui glissent dans la boue, les gémissements du camarade qui se tient le ventre.
Ils mourront comme le camarade, la tête dans les mains ou regardant une photo ensanglantée avec un regard animal.
Ils souffriront de voir leur existence leur échapper si vite, de n’avoir vu leur vie que comme un horizon. D’avoir vu le sang et la folie.
HT

ATELIER 6

Il existe un être qui est absolument inoffensif

première proposition

Texte support : « Les carnets de Malte Laurids Brigge », Rainer Maria Rilke

Quand je vis ce chien Saint Bernard dans le bar comme il était beau je compris qu’
il existe un être qui est absolument inoffensif quand on l’a sous
les yeux ; on le remarque à peine et on l’a tout de suite oublié.
Car sa maîtresse décida de le ramener chez elle avant qu’elle me dise où elle l’avait acheté.
CC

Elle est timide, jeune, et pense à son petit ami parti à la guerre elle a peur qu’il se fasse tuer
il existe un être qui est absolument inoffensif quand on l’a sous les yeux ; on le remarque à peine et on l’a tout de suite oublié.
Elle ne l’oubliera jamais, elle passe dans les rues la tête baissée en cachant sa peine pour que personne ne la remarque.
CC

il existe un être qui est absolument inoffensif quand on l’a sous les yeux ; on le remarque à peine et on l’a tout de suite oublié.
On oublie rien de rien, on oublie rien du tout, on s’habitue c’est tout.
HS

Un dimanche d’hiver. Une ville banale du nord de la France. Il est 15h. Le brouillard s’épaissit. Il marche. C’est ce qu’il fait. Juste marcher. Il croise un couple pressé, emmitouflé, bavard. Ils lui jettent un regard. Il se dit que pour eux, pour ce couple, là croisé par hasard,
il existe un être qui est absolument inoffensif quand on l’a sous les yeux ; on le remarque à peine et on l’a tout de suite oublié.
Et cet être là, aujourd’hui, c’est lui. Une pensée furtive ; inoffensive aussi. Un dimanche d’hiver dans une ville banale.
AC

L’enfance
Etre enfant est un moment très important de la vie.
En effet, on garde cette période de vie tout au long de son parcours de vie et à chaque instant.
A ce moment là, l’être qui est en nous parait bien inoffensif au vue des grandes personnes.
Il existe un être qui est absolument inoffensif quand on l’a sous les yeux ; on le remarque a peine et on l’a tout de suite oublié.
A l’âge d’être adulte, c’est déjà trop tard. On ne l’a pas vraiment oublié mais on a subit la transformation naturelle psychique et physiologique de l’être qui est en nous.
Malgré cela, restent quelques souvenirs bien rangés dans un casier de notre tête.
Mais jamais plus, on ne retourne en arrière et tout au long de notre vie, on restera adulte.
Donc, oui, on peut dire que ce petit être qui était en nous s’oublie vite pour laisser part à la personne qu’on deviendra. On peut dire que lors de la mutation de l’enfant à l’adulte on oublie vite la jeunesse, l’insouciance, la naïveté pour enfin devenir nous même libre et responsable.
Finalement l’adulte remplace l’enfant que nous sommes.
AR

Je vois au bout de la pièce où l’obscurité règne, une forme un peu repliée sur elle-même, et ne cherchant pas la compagnie des gens, un homme silencieux qui ne parle pas.
J’avais juste le temps de le voir puis il disparu.
Il existe un être qui est absolument inoffensif quand on l’a sous les yeux ; on le remarque à peine et on l’a tout de suite oublié.
Pourtant son souvenir reste en moi tant son allure me marque de par son silence, mais aussi par sa prestance, je décidais alors de l’oublier et je m’apprêtais à passer à autre chose.
EG

J’avais une petite copine qui était toute gentille. Il existe un être qui est absolument inoffensif quand on l’a sous les yeux ; on le remarque à peine et on l’a tout de suite oublié. Elle était très généreuse et  donnait tout ce qu’elle avait. Et pourtant.
SM

Isabelle Soboul en 1914, Paris après avoir répondu à l’appel du 07/08 des femmes à travailler.
Elle pensait à ce moment à son premier amour. Il existe encore… Il existe mais trop loin d’elle. Elle se rend compte qu’elle l’aime vraiment et pourtant, elle se pose une question :
Il existe un être qui est absolument inoffensif quand on l’a sous les yeux ; on le remarque à peine et on l’a tout de suite oublié. C’était une résurgence de sa mémoire. Elle avait avec une discrète honte oublié son chien !
PB

Les tranchées en août 1914,
Début de massacres inouïs,
Où les blessés n’ont pu échapper aux tirs. Ironie?
Proust à Cabourg ; des blessés aussi en Normandie.
Toi Guillaume Apollinaire blessé à la tête,
Puis victime en 1918 de la grippe espagnole. Toi Guillaume,
Tu fus l’inventeur en poésie du surréalisme…
Dadaïsme, Cubisme ou Pointillisme
Des révolutions artistiques telles des isthmes!!!
PF

Tout texte est un intertexte

deuxième proposition

Texte support : Roland Barthes « Le texte »

Avec l’envie de fuir, souffrir comme en rêve d’un cœur qui me cloue au sol.
La belle pédagogie !
Comment voulez-vous que je prépare des examens.
Il commence par critiquer le discours de Phèdre.
Humaniser le monde à force de me déshumaniser.
Dans quel village me suis-je égaré ? Y a t-il donc ici un château ?
JYB

Mon seigneur et mon Dieu, dites-moi je vous prie afin de me prouver que les deux hypothèses
que j’ai notées sont fausses.
Je m’étais rendu à la visite dans un costume acceptable, un des dimanches qui suivit la rencontre
sur le Pont-Vieux
Toute une année s’écoula de la sorte lorsque Scylla vît les bateaux au loin sur les flots.
DC

Seigneur, mon Dieu ; combien est profond l’abîme de votre secret, et combien m’en suis-je éloigné par les malheureuses suites de mes péchés!
Jérémie lui dit-il je vais te parler avec la plus grande franchise, de ton côté réponds-moi sincèrement.
Ainsi de suite, durant les autres heures de son éternité.
C’était le brigadier le Meheu qui tenait le fond du corps de garde, les coudes sur la table, contre l’abat-jour.
A peine M. Castanède fut-il remonté chez-lui, que les élèves se divisèrent en groupes.
Effectivement c’est une chose que j’ai omis de dire en commençant, que ses discours ressemblent exactement à des silènes qui s’ouvrent.
CC

Je vois Cézanne rarement ! Hélas! Ce n’est plus comme à Aix lorsque nous avions 18 ans.
Mais si c’est ça une fleur de Jonquières! Jonquières? Jonquières ça veut rien dire.
Jonquille c’est ça. Lorsque nous cueillions des fleurs c’était toujours pour elle.
HS

Elle tombe assise, craignant que les herbes qu’elle lui a données n’aient pas assez de vertu, elle fait entendre pour le secourir un chant magique et appelle à elle les secrets de son art. C’est la force et la liberté qui font les excellents hommes. La faiblesse et l’esclavage n’ont fait jamais que des méchants. Jadis mon bonheur aussi est descendu au val pour y chercher asile ; et il y a trouvé ces âmes ouvertes et hospitalières.
EG

Tout à fait en haut de l’avenue, il y avait ce qu’on cherchait. Mon père et elle entraient ce matin dans ma chambre en même temps. L’hôtelière du pont regardait de son haut, sans un mot et avec une moue, le Monsieur, la table et les papiers. Courage, mon âme, redouble ton attention et tes efforts.
Dans le petit nombre de livres que je lis quelquefois encore, Plutarque est celui qui m’attache et me profite le plus. Le jeune homme se sentit blessé par cette négation et pour la combattre, il cita en presse les suicides qu’on voit dans les journaux.
SM

S’il eût écouté son impatience, oui c’est possible, ils devinaient qu’ils ne faisaient ainsi qu’agir dans son sens.
La maladie rend la santé plaisante et bonne, nécessaires fonctions psychologiques de la chair.
Allez voir vous-même si vous ne voulez pas me croire.
L’homme n’est pas moins immortel que l’âme.
AR

Emprunts sur deux livres :
Message impérial :
Sancho Pança, qui ne s’en est jamais vanté,
Voilà la preuve que des moyens insuffisants, voire enfantins, peuvent servir au salut :
Le silence des Sirènes
La muraille de Chine
Elles se multiplient à l’infini !
Leur musique éclate à nouveau
Recherches d’un chien
Quelle fourchette !
Les musiciens dans des postures de singe,
Raclaient et soufflaient, impétueusement.
Les résidences royales ont en elles une mélancolie particulière…
PB

Les déportés, les internés dans les camps de représailles,
Tous victimes de 39/45 ; une nouvelle faille…
Et puis les victimes des attentats contre des personnalités politiques incomprises ;
Déjà en 1913 Jean Jaurès opposé à la guerre fut victime d’un partisan de ce qui sera la Grande Guerre !
Puis le Mahatma Gandhi tombé sous les balles opposé à la non-violence !
Puis Indira Gandhi aussi assassinée, probablement par un Sikh.
Et votre propre fils, Rajiv…
La liste serait longue; les Bhutto, les Kennedy ou encore Yitzhak Rabin…!!!
Et puis, Charlie Hebdo, le Bataclan : horreur des fondamentalistes…
Que faire ? Comme l’avait écrit Lénine…
Et aujourd’hui : c’est l’heure des pays émergents tels la Chine…..
PF

ATELIER 7

Une fois encore

première proposition

Texte support : « Tombeau pour Raymond Roussel » de Pierre Courtaud

Une fois encore, elle distribua le courrier.
Une fois encore elle distribua le courrier en utilisant son vélo.
Une fois encore elle distribua le courrier en utilisant son vélo vert.
Une fois encore elle distribua le courrier en utilisant son vélo vert, la tête dans les nuages.
Une fois encore elle distribua le courrier en utilisant son vélo vert, la tête dans les nuages, et elle chuta.
N

Une fois encore, dans la réalité de l’écriture, il y a la subjectivité et un peu d’objectivité.
Une fois encore peut s’écrire « encore une fois » le sens en devient tout différent…
Une fois encore, une fois de trop, je fumais ma dernière cigarette.
Une fois encore, il me montra ses habits de marque…
Une fois encore, il écrivit un poème et une fois encore il écrivit de la prose.
Une fois encore, il s’inventa une nouvelle histoire comme si c’était une nouvelle vie.
Une fois encore, une fois parmi tant d’autre il fit un pas dans une nouvelle direction.
PB

Une fois encore Isabelle pensa à son chien.
Une fois encore Isabelle pensa à son chien, resté dans son mas Cévenol.
Une fois encore Isabelle pensa à son chien, resté dans son mas Cévenol, dans les vignes réputées du Bourdic.
Isabelle se pose la question, pourquoi elle restait ?
Elle reste. Elle reste car elle est fascinée par Paris. Paris à l’armistice. Elle reste pour ces lumières. Mais aussi pour être utile en bénévolat, pour ses milieux de souffrance.
Elle reste. Elle est en accord avec elle même. Paris est une immensité de découvertes.
C’est la ville de la Commune.
Elle apprit des nouvelles de Russie. Elle pense rarement à elle…
Un jour pas fait comme les autres, elle part.
Elle part car elle a la nostalgie de sa ville natale.
Elle se sent seule à Paris. Elle pense à son chien, et elle se dit qu’elle trouvera son prochain amour à Uzès.
PB

Une fois encore Isabelle erre dans les rues de Paris
Une fois encore Isabelle erre dans les rues de Paris, à la recherche de chaleur humaine.
Une fois encore Isabelle erre dans les rues de Paris, à la recherche de chaleur humaine, d’un regard.
Une fois encore Isabelle erre dans les rues de Paris, à la recherche de chaleur humaine, d’un regard, d’un sourire.
ASP

Une fois encore je prendrai mon vélo.
Une fois encore je prendrai l’avion.
Une fois encore je prendrai le train.
Une fois encore je prendrai le bus.
Une fois encore je prendrai la voiture.
Une fois encore je prendrai la moto.
Une fois encore j’irai au Pérou.
JYB

Une fois encore la norme devient anormale.
Une fois encore il fume le tarpet.
Une fois encore il prend du L.S.D
Une fois encore il s’évade de prison.
Une fois encore la norme devient anormale.
Une fois encore la norme devient anormale grâce à la ligne orthogonale du tarpet.
Une fois encore la norme devient anormale grâce à la ligne orthogonale du tarpet, de Salvador Dali.
Une fois encore la norme devient anormale grâce à la ligne orthogonale du tarpet, de Salvador Dali, complètement de la tempête de cerveau.
LA

Une fois encore, c’est des massacres dans tous les pays.
Une fois encore, c’est les armes.
Une fois encore, le sang coule.
Une fois encore, c’est la grippe qui frappe.
Une fois encore, la guerre des tranchées.
Une fois encore, des expériences surréalistes.
Une fois encore, les gueules cassées.
Une fois encore, les gens se révoltent à Paris.
Une fois encore, le peuple a peur.
Une fois encore, des personnages composent de la musique.
Une fois encore, Ravel, Debussy, Eric Satie, Joséphine Backer en chantant.
Une fois encore, le peuple souffre.
JG

Une fois encore, la même émission à la radio.
Une fois encore, les soldats sont mobilisés.
Une fois encore, les gueules cassées souffrent en silence.
Une fois encore, plusieurs morts dans les tranchées.
Une fois encore, malgré l’armistice, les armes ont parlé.
DB

Une fois encore elle s’est perdue dans les rues de Paris.
Une fois encore elle s’est perdue dans les rues de Paris, elle demanda à un agent son chemin.
Une fois encore, elle avait rendez-vous pour aller voir une exposition.
RP

Une fois encore les soldats meurent.
Une fois encore les soldats meurent dans les tranchées.
Une fois encore les soldats meurent dans les tranchées dans l’indifférence.
Une fois encore les soldats meurent dans les tranchées dans l’indifférence, dans le froid.
Une fois encore les soldats meurent dans les tranchées dans l’indifférence, dans le froid et dans la neige.
JLE

Une fois encore
Une fois encore le cauchemar est sorti
Une fois encore le cauchemar est sorti dans la chambre
Une fois encore le cauchemar est sorti dans la chambre et orne le tapis
HT

Vu

deuxième proposition

Texte support : Ludovic Janvier

Vu les manifestations, les magasins, la région et la nature, le sport, le cinéma et la culture, le château d’Uzès
bon, allez, je rentre
JLE

Vu les mornes dimanche en famille
Vu les ragots incessants de porte à porte
Vu les riches propriétaires prêts à reprendre leur trafic comme si rien ne s’était passé
Vu que m’attend une vie avec un mari ennuyeux et des mômes à torcher
Vu que je préfère la vie même incertaine de modèle ou de demi-mondaine aux allées et venues à l’église pour vêpres sermons et autres paroles creuses
Bon, allez, je rentre faire mes malles pour partir ailleurs
HT

Vu que mes amis me manquent
vu que j’ai oublié le chant des cigales
vu que j’ai oublié le parfum des tilleuls
vu que ma peau n’a plus senti la chaleur brûlante du soleil du midi
vu que ma petite vie de provinciale me manque
vu que j’ai rendu service à mon pays
vu que je suis riche de toutes les expos que j’ai vues et de toutes les rencontres que j’ai faites
bon, allez, je rentre
ASP

Vu que je resterai bien jusqu’au bout de la nuit en charmante compagnie, mais je n’ai pas vu l’heure passer et minuit sonne et nous fêtons la nouvelle année et je monte sur la table et chante et lève ma jupe pour fêter le jour de la libération
bon, allez, je rentre
EH

Vu les jardins du duché, la vallée, la tour Fenestrelle
ces immenses forêts, la campagne, l’oubli, cet air pur, cette ville si artistique
vu les prairies, les champs d’arbres fruitiers
bon, allez, je rentre
JYB

Vu les politiciens militaristes et revanchards qui veulent affamer l’Allemagne avec une dette dont on ne mesure pas la portée, je prends peur ;
j’ai bien peur que bientôt la guerre reprenne ; ils n’ont rien compris ; ils mettent le monde en danger ; je suis écœuré. Paris m’écœure.
Bon, allez, je rentre
LA

Vu les
Isabelle a la nostalgie d’Uzès ; elle va revoir sa famille. Retrouver Uzès qui lui manquait
bon, allez, je rentre
RP

Vu la chaleur du foyer familial qui me manque
vu le vide laissé par mes amis avec le souvenir heureux de notre enfance
vu les beauté de ses paysages
vu la tranquillité, la simplicité de vie de cette contrée
bon, allez, je rentre
N

Vu les festivité de l’armistice, tout Paris s’enflamme.
Les années folles arrivent
il y a une ambiance bouillonnante, je ne supporte pas la fête
je préfère mon village où tout est plus calme
je ne vois pas ma famille depuis 4 ans, je reprendrai mes cours de natation, enfin c’est la fin
bon, allez, je rentre
DB

ATELIER 8

Vu les…. bon, allez, je reste

Texte support : Ludovic Janvier

Vu les liens que j’ai tissé
vu les artistes que j’ai rencontré
vu le monde que j’ai découvert
vu mes engagements auprès de l’Hôtel Dieu
vu mon amour pour Paris, ses musées, ses terrasses de café foisonnantes,
vu cette ambiance de guignettes,
les samedi soirs.
Bon, allez,  je reste.
ASP

Vu les jardins fleuris
vu ce restaurant sur la scène
ces gens si accueillants
les marchés nocturnes
ces galeries de peintures
la ville, ses poètes
vu la maison derrière la colline
Paris ses rues, les badauds
bon, allez,  je reste.
JYB

Vu les événements artistiques à Paris, il y a beaucoup de choses à visiter.
Cette guerre que nous avons combattue, avec des mouvements artistiques et en plein
essor. Nous nous battons bec et ongles contre la bêtise humaine.
LA

Vu les
J’ai encore beaucoup de travail donc je décide de le faire.
D’un pas décidé je vais à la rencontre des personnes pendant ma traversée dans Paris
Je regarde et je respire toutes les mauvaises odeurs
Je contemple les fleuves, les arbres, tous les mouvements dans les rues avec quelques voitures de l’époque.
Voici la fin de la guerre ah que toutes et tous peuvent avoir un peu de répit et de soupir.
La faune et la flore reprend sa place.
Bon, allez,  je reste.
JG

Vu les circonstances actuelles d’après-guerre à Paris
Vu le nombre de blessés qui reste sur le parvis
Vu tous ces gens qui sont abandonnés sur les routes,
leurs maisons sur le dos.
Vu l’ambiance d’après-guerre, tout Paris est en liesse
tous ces gens ont besoin de moi, je me sens utile,
je me sens Parisienne
bon, allez, je reste.
DB

Vu l’architecture extraordinaire de cette ville
Vu les différents courants littéraires, artistiques qui se côtoient, je ne peux me résoudre à m’en séparer.
Vu l’armistice signée, je peux envisager une vie heureuse, en paix, faite de renouveau.
Vu cette ville, cette capitale qui regorge de beauté, de vie, d’amour, de joie, de musique, de couleurs, de senteurs.
N

Vu les monuments et les expos, la Tour Eiffel, la Tour Montparnasse, les Champs-Elysées, les soldats, les enfants qui jouent, la nostalgie de son pays.
Bon, allez, je reste
JLE

Vu les
c’est la fin de la guerre, la vie reprend son cours, Paris est libérée !
Elle continue à distribuer le courrier sur son vélo.
Elle va voir des peintures et des sculptures.
RP

Vu les couleurs devenir arc-en-ciel dans l’eau des caniveaux
Vu les hommes harassés et les hommes illuminés
Vu que les poèmes, les dessins, la musique sont plus fort que la destruction
Vu les fous devenir artistes et vivre de l’air du temps
Vu la Tour Eiffel devenir moderne
Vu les peintres en faire une œuvre de demain
Vu les poètes la dessiner en mots
Vu les femmes devenir actrices de leur vie et que je saurai en être
Bon, allez, je reste
HT

Vu tous ces gens, je fais une connaissance en me précipitant dans la foule qui crie et chante à tue-tête au bar de ce music-hall. Ca swing, ça bavarde de tout et n’importe quoi et un charmant jeune homme fringant et très galant m’invite à la danse et j’ai l’impression de voir la vie en rose.
Bon allez, je reste.
EH