Chroniques artistiques et remarquables d’Isabelle Soboul, entre 1914 et 1925

 

« Quelle connerie la guerre ». Nous le savons bien.

Nous n’y reviendrons pas. Mais qu’en faire un siècle plus tard. Oui que faire de cette connerie qui n’en finit pas. Pour parler ainsi. 1914-1918.

La bataille de Verdun (1916) a duré 10 mois. « La bataille du siècle » comme on entend dire. 760 000 morts. Plus que cela. Pour rien. C’est déjà trop.

Tandis que les commémorations ne cessent pas. Comme si tout était oublié. Mais c’est oublié. La guerre a vidé l’histoire de son passé. Nous ne savons plus l’histoire ou uniquement celle-là. L’histoire de la guerre contre l’histoire de l’homme. Celle qu’on entend et qui fait la gloire, qui fait l’orgueil, qui fait le progrès, qui fait la grandeur. L’oubli ne commencera pas. Ne peut pas commencer. Le passé est contemporain du présent.

Alors que faire ? Commémorer autrement pour ne pas commémorer. Avec ce que nous sommes, à la place où nous nous trouvons.

Il ne s’agissait pas de légender des images de jeunes militaires à la bataille, des images de destructions, des images de tranchées, des images de jeunes morts.

Il nous fallait un personnage.

Isabelle Soboul ?

Née 1888 à Uzès. En 1914 : 26 ans. Elle vient d’une famille aisée.

Elle a fait des études d’arts.

Elle a lu le Grand Meaulnes (1913) à sa publication : bouleversée par la mort de Alain-Fournier (septembre 1914), elle va travailler pour aider le pays. Elle va vers Paris « remplacer un homme qui se bat ».

Elle devient factrice.

Les rencontres d’Isabelle furent les points de départ de propositions d’écriture. Elle lut, visita, écouta, fréquenta les artistes d’alors connus et inconnus. G. Apollinaire, A. Gide, B. Cendras, M. Duchamp, M. Proust, de nombreux autres. Assista au mouvement Dada, visita Jacques Vaché. Elle écrivit cela. Un prétexte. Voilà son travail.